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On s’ennuie de tout, mon ange, c’est une loi de la nature ; ce n’est pas ma faute. Si donc, je m’ennuie aujourd’hui d’une aventure qui m’a occupé entièrement depuis tant de mortelles années, ce n’est pas ma faute. Si, par exemple, j’ai eu juste autant de stock options que toi de provisions, et c’est sûrement beaucoup dire, il n’est pas étonnant que l’un ait fini en même temps que l’autre. Ce n’est pas ma faute. Il suit de là, que depuis quelque temps je t’ai trompée : mais aussi, ton impitoyable retour sur investissement, ta vorace banque d’affaires m’y forçait en quelque sorte ! Ce n’est pas ma faute. Aujourd’hui, la jouissance d’une méritée retraite dorée exige que je te sacrifie. Ce n’est pas ma faute. Je sens bien que voilà une belle occasion de crier au parjure : mais si la Nature n’a accordé aux dirigeants que l’avarice, tandis qu’elle donnait aux salariés les restructurations, ce n’est pas ma faute. Crois-moi, choisis un autre Président, comme j’ai choisis une autre carrière. Ce conseil est bon, très bon ; si tu le trouves mauvais, ce n’est pas ma faute. Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être, ainsi que fait Messier. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute.

Président B.
la Défense

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Graham