Sagesses impopulaire et populaire (Securibourse)
Sagesses impopulaire et populaire
Edito de MoneyWeek du 2 au 8 avril 2009 n°27
Autrefois, il y avait la sagesse grecque.
Puis les Grecs ont été évincés par les Romains.
Exit Épicure, Aristote, Socrate et autres has been.
On a ensuite proclamé que la sagesse venait de lOrient,
donc de lest, et quelle pouvait être aussi populaire.
La semaine dernière, deux voix se sont élevées à lest de lEurope et ont tenu des propos qui ne manquaient pas de sagesse.
Le Premier ministre tchèque, Mirek Topolánek, dabord.
Il a prononcé un discours jugé iconoclaste : le dollar devenait de la monnaie de singe, la voie de la planche à billets était celle de lenfer et Barack Obama nétait pas le Messie économique que le monde attendait.
Peste soit de lanimal ! Fort heureusement, Topolánek venait dêtre destitué. Un bon prétexte pour ne pas prendre au sérieux des opinions certainement dictées par lamertume. Exit Topolánek et sa sagesse impopulaire.
Un peu moins à lest, Angela Merkel a placé ses pions avant le G20.
Dans une interview accordée au Financial Times, la chancelière ne mâche pas ses mots : « Cette crise nest pas survenue parce que nous avons émis trop peu dargent, mais parce que nous avons créé une croissance économique avec trop dargent, et ce nétait pas une croissance durable. »
Elle poursuit en disant que lAllemagne a tout donné avec son plan de relance, que pas un sou supplémentaire ne viendra sajouter aux 1 574 Mds de déficit public de son pays et que la Chine na quà gonfler son plan
de relance et développer son marché intérieur.
Angela pointe son doigt accusateur vers
louest et les États-Unis : « Nous devons regarder les causes de cette crise. Elle est arrivée parce que nous vivions au-dessus de nos moyens.
Après la crise asiatique (1997) et le 11-Septembre, les gouvernements ont
encouragé la prise de risque pour soutenir la croissance. Nous devons ancrer la croissance sur un terrain plus solide [
]. Ce ne sont pas seulement les banques qui ont pris trop de risques. Les gouvernements les leur ont permis en négligeant détablir les règles nécessaires. »
La chancelière brosse un portrait sans complaisance de son pays sur endetté, avec une économie taillée pour lexportation et une population âgée et en diminution. Laquelle craint linflation de la dette, linflation tout court
et ses conséquences. Angela en tire donc les conséquences politiques.
Figurez-vous quelle reste populaire en Allemagne, à défaut de le rester dans son propre parti, qui la juge un peu trop « consensuelle ». Nempêche que si Angela parvenait à faire émerger SON consensus au G20 et si « plus un sou de déficit » devenait la règle, ce serait un grand pas.
Simone Wapler
edito@moneyweek.fr
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raté!
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