2008 sera la pire année depuis la fin de bulle internet (éco (Securibourse)
Les économistes britanniques voient 2008 comme la pire année économique pour la Grande-Bretagne depuis l'éclatement de la bulle internet, selon les résultats d'une enquête annuelle réalisée auprès de 55 économistes par le Financial Times.
(afp) - L'enquête montre un accroissement des craintes sur les conséquences de la crise du crédit, les experts indiquant en outre que la latitude des autorités pour atténuer la crise est bien moindre qu'en 2001-2002.
Près de neuf économistes sur dix estiment ainsi que les finances publiques ne sont pas en bon état, empêchant ainsi le gouvernement d'alléger les impôts ou d'accroître les dépenses publiques, tandis que l'inflation vient en troisième position des risques sur l'économie les plus fréquemment cités, ce qui limite la faculté pour la Banque d'Angleterre (BoE) de baisser ses taux d'intérêt.
Martin Weale, directeur de l'Institut national de recherche économique et sociale, estime que "les finances publiques sont en très piètre état après que le ministère des Finances se soit illusionné pensdant plusieurs années".
Dans ses prévisions de début décembre, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que la croissance britannique passera de 3,1% à 2% entre 2007 et 2008, et que le déficit public atteindra 3,4% cette année, au-dessus des 3% souhaités par l'Union européenne.
De surcroît, près des deux tiers de ces économistes, dont cinq anciens membres du comité de politique monétaire de la BoE, estiment que les prix de l'immobilier vont baisser cette année après avoir déjà commencé à diminuer fin 2007, sans pour autant s'accorder sur les conséquences de cette baisse pour l'économie, bonnes ou mauvaises.
Pour Howard Davies, directeur de la London School of Economiques, il y a une forte probabilité de récession aux Etats-Unis "qui va sans doute diffuser au Royaume-Uni et dans certains autres pays européens, notamment l'Espagne, où les prix de l'immobilier semblent également trop élevés" actuellement.
Le directeur général de la CBI, principal syndicat patronal, estime cependant qu'il est important de ne pas exagérer les risques actuels "en s'emmenant en paroles vers quelque chose de bien pire" que l'atterrissage en douceur qu'il juge probable.