MR BRICOLAGE
Il est encore trop tôt pour se repositionner sur la valeur.
Yannick DUVERGE

MR BRICOLAGE, troisième groupe français de distribution d'articles de bricolage derrière Leroy Merlin et Castorama, retrouve quelques couleurs en Bourse, après que son titre a chuté de 32 % depuis fin juin 2004. Alors que le mois d'octobre avait été jugé « déprimé » par la direction, qui venait de lancer un avertissement sur les résultats annuels (recul de 5 % prévu du résultat net avant amortissement des écarts d'acquisition), l'activité semble avoir repris le chemin de la hausse si l'on se fonde sur nos informations glanées dans plusieurs magasins de l'enseigne. Il ne faut toutefois pas s'attendre à des miracles. Le chiffre d'affaires annuel, qui sera communiqué le 10 février prochain, marquera une hausse d'environ 5 % (soit 537 millions d'euros). Mais les résultats de l'exercice 2004 qui seront dévoilés seulement le 30 mars prochain traduiront bel et bien une dégradation de la rentabilité et de la structure financière du groupe. La marge opérationnelle devrait ainsi s'établir à seulement 6,2 % du chiffre d'affaires en raison de la baisse des prix engagée dans les magasins du groupe pour faire face à la baisse de la consommation enregistrée par le marché du bricolage au cours du second semestre 2004. Quant au résultat net, nous l'attendons à 13,4 millions d'euros, en baisse de 5 %.

« Nous avons mal évalué le temps nécessaire à la transformation et à la reconfiguration des magasins du groupe Tabur », avait reconnu en octobre 2004 Hervé Courvoisier, le président de MR BRICOLAGE. Les résultats du premier semestre étaient alors venus confirmer nos craintes. Si le résultat net avait progressé de 4,4 % sur la période, à 7,9 millions d'euros, le résultat d'exploitation avait enregistré un repli de 4,2 %. La marge d'exploitation a ainsi reculé de 0,9 point, pour retomber à 6,5 % du chiffre d'affaires (283,9 millions d'euros, en hausse de 6,4 %), en raison d'une chute de 33 % de la rentabilité opérationnelle des 82 magasins détenus en propre (qui réalisent à eux seuls 49 % des ventes du groupe). L'activité dite de négoce de proximité, c'est-à-dire de grossiste spécialisé s'adressant aux petites structures artisanales et aux distributeurs indépendants, a plongé dans le rouge, avec une perte d'exploitation de 0,4 million d'euros. Selon nos estimations, les résultats annuels du groupe ne devraient pas réserver de bonne surprise.

La structure financière de MR BRICOLAGE s'est en effet alourdie, au regard d'un endettement de net de 149 millions d'euros, pour des fonds propres de 153,7 millions, à la fin du premier semestre 2004. Le ratio d'endettement a ainsi atteint 97 %. Cependant, une amélioration est attendue pour 2005. Selon Hervé Courvoisier, 49 % du capital de l'Immobilière Mr Bricolage, société chargée de gérer le patrimoine immobilier du groupe, devraient être cédés d'ici au début de l'année 2005 pour environ 15 millions d'euros.

Cette vente devrait permettre de ramener le ratio d'endettement à moins de 80 % des fonds propres, mais la société encaissera néanmoins des loyers moins importants. Les échéances de redressement de la rentabilité et d'amélioration de la structure financière du groupe nous semblent encore trop lointaines pour envisager un repositionnement à l'achat sur la valeur. Nous restons donc à l'écart du titre, dans l'attente d'informations plus positives.

Marché SM ; code FR0004034320 (MRB) ; cotation Continu ; cours au 6/01/ 19,58 € (128 F) ; cours extrêmes sur un an 16,15-28,53 € ; BNPA 2003, 2004 et 2005 estimés 1,31, 1,25 et 1,49 € ; PER 2003, 2004 et 2005 estimés 14,8, 15,6 et 13,0 fois ; rendement 2,14 % ; moyenne quotidienne des transactions 8.000 titres ; capitalisation boursière 209 M€ ; activité

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